Nous sommes début Février 2019, j'ai 34 ans, pleine forme, mon rythme de vie oscille entre travail, sport, sorties entre amis. Avec ma compagne nous projetons de faire un enfant. Mais depuis quelques semaines, sous la douche, je sens mon testicule gauche plus ferme que d’habitude. Après plusieurs discussions, questionnements, je me décide enfin à consulter mon médecin… c’est fou comme nous les hommes on peut avoir un tel tabou à parler, à « montrer » ses parties intimes. C’est parti pour la première palpation… pas un mot du médecin… bizarre. « Je vous oriente vers un urologue, et vous passerez une écho avant ». À partir de là tout s’enchaîne, le rouleau compresseur médical s’est mis en marche :
L'échographie révèle la présence d'une masse vascularisée dans le testicule. Après divers rendez-vous avec des spécialistes, le protocole se met en place: ablation du testicule dans un premier temps. Nous ne sommes que le 15 février et je suis déjà sur le billard. La prothèse est posée, le testicule malade est parti en anapath’ pour diagnostic… 3 semaines d’attente interminable et le couperet tombe : cancer de stade 2, présence 2 types de cellules cancéreuses dont une agressive.
L'oncologue me propose deux solutions : soit on en reste là et nous mettons en place une surveillance active, mais le risque de rechute est de l'ordre de 50%, soit on s'oriente vers de la chimiothérapie portant les chances de guérison à 97 %. Pas d'hésitation: chimiothérapie ! On me propose un nouveau traitement combinant 3 molécules, efficace mais dur à encaisser.
Fin mars, je commence les 3 semaines du cycle de chimiothérapie. Les effets secondaires sont là rapidement: perte des cheveux, du goût, nausées, vomissements, aplasie, acouphènes… Cette saloperie de cocktail chimique s’attaque au cancer, mais aussi à tout mon corps. Bref on garde le cap, les 97 % raisonnent dans un coin de ma tête. Je sors épuisé de cette phase, littéralement vidé, mais avec la satisfaction d’avoir fait tout le nécessaire pour me débarrasser du crabe.
5 ans après, on vient de m'annoncer que du point de vue médical, je suis guéris!
Aujourd’hui, je suis l’heureux papa d’un petit garçon de 2 ans et demi.
Si un de mes proches ne s’était pas laissé pousser la moustache en novembre 2018, je n’aurais peut-être pas été sensibilisé aux actions que met en place Movember. En tant qu’ambassadeur Movember, il m’expliquait l’importance de la palpation, avec la fameuse campagne « Palpez vos boules » et il me décrivait les actions mises en place par la Fondation. C’est grâce à lui et à la communication de Movember sur le dépistage que je me palpais sous la douche et que je sentais cette fermeté anormale. De plus, les fonds investis par Movember dans la recherche me permettaient de bénéficier d'un traitement novateur de chimiothérapie.
J'essaie au quotidien de briser ce tabou de la santé masculine, de parler ouvertement de mon expérience et d'inciter les hommes à se dépister.
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